3) Néo Tantra – Énergies Yin & Yang

Avec Sabryna & Christophe, les Co-fondateurs de TantrÂmour

 

Si tu es curieux de mieux comprendre ce qui se cache derrière le mot mystérieux « Tantra », je t’invite à explorer cette série de 6 articles qui présente l’interview complète de Sabryna Berthoud et Christophe (ShivaChris). Cofondateurs de TantrÂmour, ils co-animent des stages de Tantra. Plonge dans leur parcours, leur définition du Tantra, et leur compréhension des énergies Yin et Yang. Ces êtres inspirés et inspirants te parleront de la magie des stages, du désir, de la sexualité, et de l’extase, avant de te guider pour expérimenter dans le corps ce que tu auras pu effleurer mentalement dans une initiation pratique au Tantra.

Dans cette troisième partie de l’entretien, approfondis ta compréhension des énergies Yin et Yang, féminine et masculine.

Belle découverte à toi !

Guillaume Fougeret

Ce que j’aimerais partager, c’est que parler d’énergie n’est pas quelque chose d’abstrait. Il y a réellement quelque chose à vivre et à ressentir. Ce n’est pas réservé à une poignée d’élus; il n’y a pas de don spécial requis. Nous avons tous une sensibilité qui peut être éveillée. Je pense que certaines pratiques, telles que le yoga, la méditation, certains stages de Tantra, ou même de recevoir des soins énergétiques offrent des cadres privilégiés pour se connecter à cette dimension subtile de la vie.
Il est essentiel de ne pas se frustrer si on ne ressent rien au départ et de ne pas craindre de ne jamais rien ressentir. Même si vous ne percevez rien, l’énergie circule en vous de toute façon. Elle fait partie intégrante de ce que nous sommes, de notre essence même. Donc, si vous ressentez cette curiosité, cet appel, sachez que c’est déjà en vous. Laissez-vous traverser par cette expérience et, petit à petit, votre perception s’affinera.


Sabryna Berthoud 

Je voudrais compléter en disant que je suis de formation d’ingénieur, donc scientifique. Mes études supérieures m’ont permis de bien m’incarner dans la matière. À 20 ans, j’étais passionnée par la mécanique quantique, alors naissante. On y trouve des preuves de la bioénergie, notamment grâce à Wilhelm Reich, un psychanalyste contemporain de Freud et Jung. Il a démontré concrètement cette notion d’énergie vitale dans l’organisme, souvent bloquée par la carapace que nous avons créée dans l’enfance. De nombreux travaux scientifiques ont été réalisés sur l’humain concernant cette énergie vitale.
Ma formation en psycho-corporel est très orientée vers la bioénergie de Reich, et en pratiquant le tantra, j’ai trouvé fascinant les nombreux liens entre les deux. Les démonstrations scientifiques du tantra et de mon expérience corporelle m’ont beaucoup apporté. Certains peuvent questionner ce qu’est réellement l’énergie. Il est important de dire que l’énergie, ce n’est pas une notion abstraite. Ce sont des champs énergétiques que l’on peut mesurer, présents même dans l’air sous forme de molécules, d’électrons, de protons, d’atomes. Dans un corps humain, c’est plus compact, mais ça crée des champs énergétiques mesurables.
Personnellement, j’ai compris pourquoi je ne sentais pas l’énergie. Enfant, j’étais immergée dans l’énergétique chinoise par ma mère, pratiquant le Qigong, mais sans rien ressentir. J’ai réalisé que mon éducation, notamment ma relation difficile avec ma mère, m’avait coupée de ma vitalité et de ma créativité. Je ressentais souvent du froid au niveau du plexus et du chakra sacré. En pratiquant le tantra, j’ai compris que j’étais coupée de mon énergie vitale à cause de mon éducation. Chacun a sa propre explication liée à son conditionnement. Voilà mon illustration personnelle.

 

Guillaume Fougeret

Merci, je trouve ça important de préciser aussi que souvent, on a l’impression de parler de quelque chose de très abstrait. Plus on avance sur ce chemin, moins c’est abstrait, et plus cela devient sensible dans la matière. J’aimerais que vous me parliez, peut-être Christophe pour commencer, de l’énergie masculine et de l’énergie féminine. Comment fait-on danser ces énergies à la fois en soi et entre les partenaires qui vont incarner ces énergies dans les stages de Tantra ? Qu’est-ce qui se joue à cet endroit-là et quelle est leur place et leur importance dans l’équilibre des polarités?

 

Christophe (ShivaChris)

C’est vraiment une question fondamentale et tellement précieuse. Je vais juste parler un peu de mon parcours. J’ai grandi dans une famille où l’amour n’était pas forcément démontré. Mes parents ont divorcé quand j’avais 9 ans, et je n’ai pas parlé à mon père de mes 9 ans jusqu’à mes 36 ans. J’ai perdu ma mère à 19 ans. Ça a créé en moi tout un tas de mécanismes de protection, avec les influences de la religion, de l’éducation, et du patriarcat qui définissent ce qu’est être un homme. Adolescent, j’étais le stéréotype de la quête de performance, toujours en compétition.
Cette rigidité fondamentale et la blessure du rejet, le fait de se sentir rejeté par son père, et de ne pas avoir d’affection, ont créé une protection vis-à-vis du monde extérieur. Quand j’ai commencé à méditer et à pratiquer le yoga, j’ai commencé à me détendre, à être plus dans la respiration, la lenteur, et une pratique sans objectif. J’étais vraiment dans mon énergie Yang, toujours dans l’action. Avec le Tantra, j’ai compris qu’il y avait une autre part de moi, complètement noyée, écrasée par ce Yang. Cette polarité Yin en moi avait besoin d’espace, de temps, d’écoute, et avait tant à offrir. J’ai dû déconstruire les vieilles fondations, ce qui est inconfortable, car on se sent perdu.
Le Tantra m’a appris qu’on peut avoir un Yang puissant et cultiver un Yin puissant aussi. Aujourd’hui, je sens quand je suis dans mon Yin et quand je suis dans mon Yang. Je suis à l’écoute des circonstances de la vie, qui déterminent si je suis très Yang ou calé dans mon Yin. Quand je suis dans l’être et pas dans le faire, je suis dans la puissance du Yin.
Pour moi, tant qu’on rejette une part de nous-mêmes, on n’est pas complètement nous-mêmes. Beaucoup d’hommes sont dans les stéréotypes de performance, compétition, etc., des étiquettes sociétales et patriarcales. Un homme sensible n’enlève rien à sa puissance. Le Tantra m’a permis de jongler entre les deux énergies, d’être le témoin de quelle énergie est en place, et d’avoir le recul pour mieux harmoniser la situation.
J’ai compris qu’oser être vulnérable, plonger derrière les barrières de protection, sortir de cette zone de confort, d’aller voir ce qu’il y a derrière, de rentrer dans ma vulnérabilité, c’est découvrir qu’il y a une énorme puissance au fond de cette vulnérabilité. J’ai connecté à une autre facette de moi, aux antipodes de celles que j’ai cultivé pendant toute ma vie. C’est un cadeau que la vie m’a offert. À partir du moment où tu laisses tomber les barrières, chaque émotion a quelque chose de riche à nous apprendre. Aujourd’hui, je peux être dans l’amour sans avoir peur de souffrir parce que je donne de l’amour sans rien attendre en retour.
Je m’autorise à être vraiment dans cette authenticité. Je comprends que quand je suis authentique, vulnérable, et que j’offre cette part de moi à l’extérieur, je n’ai pas peur d’être jugé. Je ne suis pas là pour plaire à tout le monde, mais pour être aligné avec ce que je suis. Le fait d’avoir connecté à ma polarité masculine et féminine crée un être complet, vaste, illimité, et riche. Voilà un peu ce que je pouvais partager sur cette notion de masculin et féminin en nous.

 

Guillaume Fougeret

Fantastique, merci beaucoup, Sabryna, sur ces énergies ?

 

Sabryna Berthoud

Sur ces polarités, en tant que femme, contrairement à ce que certaines apparences peuvent laisser penser, j’ai été très longtemps une femme très Yang, même si j’ai un abord assez doux, féminin. J’ai une part Yang assez développée, qui l’est encore d’ailleurs. Par la vie, par mon métier d’ingénieur au départ, j’ai travaillé dans un grand groupe du privé, porté beaucoup de choses, assumant seule mes enfants après une séparation, l’éducation des enfants, des formations en Tantra, en thérapeute… j’ai mis énormément d’énergie et donc, j’étais vraiment dans mon Yang, toujours dans l’action, dans le faire, devant tout porter sur mes épaules.
À travers le Tantra et la Psychologie Biodynamique, j’ai appris à connecter ce Yin que j’avais beaucoup effacé. Par exemple, quand j’ai commencé à travailler dans le privé à 23 ans, être sensible, Yin, intuitive était plutôt un handicap. Je me sentais trop décalée dans ce monde de l’entreprise, je pensais que c’était moi qui avais un problème. J’ai donc construit encore plus cette muraille, ce truc de devoir faire la dure, de parler plus fort, mais finalement, j’étais pas douée pour ça. J’ai compris à travers beaucoup de choses qui se sont passées en entreprise que malgré toute l’énergie que je mettais à essayer de me changer, en fait je me coupais encore plus de moi-même.
J’ai appris à laisser monter ce Yin, parce que plus je laissais monter ce Yin, plus mon Yang se mettait à la bonne place, au service du Yin et vice versa. En acceptant ma vulnérabilité, que je ne suis pas parfaite, que j’ai la voix que j’ai, les défauts que j’ai, que je ne suis pas performante dans certains domaines, en acceptant cette « imparfétitude », ça m’a aidé à mieux assumer ce côté Yin qui a pu se hisser plus au niveau du Yang, qui lui du coup a pu se reposer un peu plus et j’ai pu respirer. C’est vraiment cette notion de commencer à respirer, à me laisser vivre. Je dois dire que ça ne fait pas si longtemps que je me laisse plus vivre, parce qu’à une époque j’étais vraiment près du burnout.
Le Tantra et la Psychologie Biodynamique m’ont apporté des clés pour respirer, souffler, et vraiment être dans cette vague de vie où il y a la charge et je peux décharger, intégrer, observer, revenir dans la lenteur. C’est pas parce que je vais dans la lenteur que ça va m’empêcher ensuite de repartir dans l’action. C’est comme une vague qui se potentialise par elle-même dans ce mouvement de vie.
Cette alchimisation du féminin et du masculin en moi, ça m’a permis d’être beaucoup plus dans mon être, en tant que femme, et d’être du coup plus dans mon féminin. Avant, je dirais que c’était pas un vrai féminin. J’avais une apparence de femme plutôt mignonne mais pas dans la chair, c’était plutôt un rôle, une façade que je renvoyais au monde par mon éducation mais qui n’était pas enraciné. C’était très fébrile derrière le masque. Le Tantra a permis de consolider tout ça.

 

Guillaume Fougeret

Merci beaucoup. Quand ShivaChris, tu parlais de massage, de donner un massage, moi je sens que ce qui est en train de se mettre en place, ce qui nous est demandé de mettre en place actuellement, je parle plus en termes de société, c’est vraiment ce Yang au service du Yin. C’est justement de laisser le Yin, cette sensibilité, intuition, connexion plus subtile, donner la direction. Par contre, on a besoin de ce Yang qui va mettre dans la matière, qui va faire, qui va nous permettre d’être dans cette action nécessaire. Si on reste que dans le Yin, il ne se passe pas grand-chose. Mais je sens qu’il y a quelque chose où on a eu un Yang qui a écrasé le Yin longtemps, et maintenant ce Yang, il s’agit pas de le supprimer du tout, il s’agit, comme tu disais, Sabryna, de refaire monter le Yin.
Parce que ce Yang, il est présent avant tout socialement. C’est là où c’est hyper intéressant. On a un homme, une femme, et vous étiez tous les deux trop dans votre Yang. Mais je pense que dans la société, la grande majorité des gens sont trop dans le Yang. Du coup, je sens que ce rééquilibrage à faire va permettre de revenir à soi, et revenir à soi ça permet après d’avoir un Yang qui va être au service de soi. Donc, quelque chose qui vient peut-être moins du mental et plus du cœur. Je pense qu’on a vraiment besoin de ça. Merci pour votre partage, super touchant.C

Dans la quatrième partie de l’interview, Sabryna et Christophe nous présentent la Magie des Stages de Tantra. Qu’est-ce qu’un stage de Tantra ? Belle exploration à toi et merci pour ta curiosité !

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