5) Néo Tantra – Désir, Extase & Sexualité

Chemin vers l’Harmonie et la Connaissance de Soi

Si tu es curieux de mieux comprendre ce qui se cache derrière le mot mystérieux « Tantra », je t’invite à explorer cette série de 6 articles qui présente l’interview complète de Sabryna Berthoud et Christophe (ShivaChris). Cofondateurs de TantrÂmour, ils co-animent des stages de Tantra. Plonge dans leur parcours, leur définition du Tantra, et leur compréhension des énergies Yin et Yang. Ces êtres inspirés et inspirants te parleront de la magie des stages, du désir, de la sexualité, et de l’extase, avant de te guider pour expérimenter dans le corps ce que tu auras pu effleurer mentalement dans une initiation pratique au Tantra.

Dans cette cinquième partie de l’interview, réapproprie-toi ton désir et ta sexualité, ouvre-toi à l’extase avec Tantramour.

Belle découverte à toi !

 

Guillaume Fougeret :

Qu’est-ce que vous diriez à quelqu’un qui n’est pas du tout connecté à son désir, qui n’a pas de désir, qu’il soit sexuel dans un premier temps, parce que c’est peut-être là où c’est le plus mis en lumière, ou le plus évident ? Mais ça peut être aussi un désir de vie, simplement, d’élan, de rêve. À quelqu’un qui n’est pas connecté à ce désir, qu’est-ce que vous partageriez de votre expérience pour l’accompagner ?

Ou quelqu’un qui a un rapport à la sexualité qui est complexe. Il va y avoir beaucoup de négativité associée, comme si c’était malsain, comme s’il y avait honte. On peut y voir toutes ces étiquettes qui viennent se greffer sur cet espace, qui est, selon moi, censé être un lieu d’épanouissement, du sacré. Je dis ça en sachant que je suis en chemin aussi et que je suis réaliste là-dessus.

 

ShivaChris :

Alors, il y a plein de choses qui me traversent. Avant de parler du côté sale, la question était sur ceux qui sont coupés de leur désir. Dans mon expérience, ce que j’ai compris, c’est que le premier et le deuxième chakra sont fondamentalement liés à ce désir et aussi à la sexualité. Ces chakras, qui sont des vortex d’énergie, peuvent être équilibrés ou déséquilibrés. Quand ils sont déséquilibrés, l’énergie ne circule pas bien. Donc, quand quelqu’un est bloqué dans l’un de ces chakras, c’est que l’énergie ne circule pas. Pour moi, il est important de comprendre que si on remet de la vitalité en soi, si on est capable de faire circuler cette énergie, ces chakras vont s’équilibrer et on sera plus connecté à ce qui se passe dans chacun d’eux.

Le premier chakra est vraiment lié à la sécurité, à la survie, à manger, procréer, survivre. Le deuxième est plus connecté au désir, à la famille. Si on est coupé de son désir, il y a quelque chose qui est déséquilibré. Cela peut aussi signifier que la personne a eu une expérience dans sa vie qui a créé une protection ou une réticence à se connecter à ce désir. Il faut se demander : ai-je peur de ce désir ? Qu’est-ce qui me coupe de l’envie de profiter pleinement de ce que mon corps peut offrir ? La sexualité, nos organes génitaux, sont une partie de notre corps comme les autres. Le tantra est très inclusif et ne fait pas de différence entre nos organes génitaux et une oreille, par exemple.

Fondamentalement, les gens qui se coupent de leur désir ont probablement un traumatisme, une blessure, une coupure par rapport à cela. Il est intéressant d’aller voir ce qui a créé cette coupure, cette déconnexion. Pourquoi ne s’autorise-t-on pas à y aller ? Une fois qu’on a goûté au plaisir et à une énergie qui circule, on a envie d’y revenir.

Beaucoup de gens se coupent du désir ou pensent que c’est sale à cause de la religion, du christianisme, du patriarcat. On nous enseigne des stéréotypes catastrophiques. Dès qu’on sort du modèle, on prend des gifles, on ne sait plus quoi faire, on se sent anormal. Mais non, en fait, on n’est pas à côté de la plaque. Si on déconditionne un peu, si on revient toujours dans l’authenticité de ce qui est juste pour nous, on se rendra compte qu’on ne peut pas être forcément en phase avec la religion, l’éducation, ou le mode de fonctionnement qu’on nous a appris. L’essentiel est de passer par sa propre expérience pour se faire son propre avis. On a beaucoup d’étiquettes qui nous collent à la peau. À un moment donné, il s’agit simplement de comprendre que ces cartons de conditionnement, ces croyances, ce n’est pas nous.

Si on plonge dans notre esprit, ou si on est dans le ressenti, on se rend compte que lorsqu’on a un lien direct avec nous-même, la réponse est souvent très différente de celle du code moral. Il est fondamental d’aller explorer et de comprendre que, quand on a des croyances, il ne faut pas rester campé dessus, car c’est tellement plus vaste. Sur la sexualité, si vous pensez que c’est sale, il y a forcément une histoire qui se raconte là-derrière. Faire l’expérience de manière curieuse et neutre peut vous faire comprendre qu’il n’y a rien d’impur ou de sale. Il est essentiel de faire de nouvelles expériences pour reprogrammer aussi le cerveau. Si on a vécu des expériences d’abus douloureuses, basées sur des croyances bidon, une autre expérience peut permettre au cerveau de ne plus dire que c’est impossible d’ouvrir le champ des possibles, de repousser les limites, d’avoir une expérience différente.

Tout le monde est différent, tout le monde a ses protections, ramène son cadre de sécurité en avant par rapport aux blessures qu’on a pu traverser. Ces histoires, je les différencie de la nature de notre véritable essence, de l’esprit. L’esprit, ce n’est pas tout ce qu’on a emmagasiné. Quand vous regardez le journal télévisé, vous emmagasinez plein d’histoires, et ce n’est pas parce que vous les entendez que c’est forcément vous. Faire une expérience d’une retraite qui vous ramène dans une connexion à la nature, au vivant, qui est différente, cela vous permet de comprendre que oui, c’est bon, ça peut recharger, ça peut amener quelque chose de différent. Donc, quand vous avez une croyance, comprenez bien qu’il ne faut pas rester campé dessus parce que c’est tellement plus vaste qu’une seule réponse à une problématique.

Je pense que j’ai fait le tour, enfin je pourrais en parler beaucoup plus, mais je pense que là, par rapport à cet échange, j’ai posé ce que j’avais envie de poser là-dessus.

 

 

Guillaume Fougeret :

Merci. Voulez-vous ajouter quelque chose ?

 

Sabryna Berthoud :
Oui, cela m’amène à parler de l’éducation et du Tantra, que je vois comme une nouvelle école, une école de la vie. On n’apprend pas certaines choses essentielles dans l’enfance. Par exemple, on n’apprend pas à vivre, à ressentir, à accueillir nos émotions. À l’école, on nous demande souvent de nous taire, et c’est le système éducatif qui est ainsi. Pour moi, le Tantra est une école de la vie car on réapprend à avoir le droit de s’exprimer et de faire du son. On apprend à se faire plaisir et à reconnecter son désir et son ressenti. Le désir est relié à ce que je sens, à ce qui se passe dans mon ventre, dans le socle de mon énergie vitale.

Souvent, le Tantra est confondu avec le sexe, mais c’est un amalgame. Le Tantra est avant tout une connexion à l’énergie vitale, et la sexualité n’en est qu’une partie. Mon désir inclut le désir sexuel, mais aussi le désir de vie, de sentir, d’avoir envie. Quels sont mes besoins à chaque instant ? Suis-je là pour faire plaisir aux autres ou pour me faire plaisir ? Le Tantra est un réapprentissage de cela, de reconnecter son désir et sa souveraineté. Être au service de soi-même n’est pas de l’égoïsme.

Dans un avion, par exemple, si les masques à oxygène tombent, on les met d’abord sur soi avant d’aider les autres. C’est similaire en plongée sous-marine. L’équilibre est essentiel. Sur la sphère de la sexualité, on n’est pas suffisamment outillé dans l’enfance. Les parents ont souvent peur de parler de sexualité, de consentement, et d’établir des limites claires. Ces lacunes mènent à des abus.

Il est important d’éduquer dès l’enfance et aussi à l’adolescence. On doit apprendre à connaître son propre corps, ses besoins et ses mécanismes de plaisir. Sinon, on risque de donner le pouvoir à l’autre dans la relation sexuelle. Il faut se réapproprier son sexe, le comprendre, l’accepter tel qu’il est et comprendre son fonctionnement. Si une femme ne connaît pas son propre corps et ses besoins, comment peut-elle s’exprimer pleinement dans la sexualité ?

Dans mon expérience, j’ai pensé être anorgasmique, mais j’ai réalisé que je ne connaissais pas mon sexe et mes besoins. Mon partenaire, malgré beaucoup d’amour, ne savait pas comment ça fonctionnait parce qu’il n’avait pas appris. Il est essentiel de comprendre que la sexualité ne suit pas un seul chemin comme le suggèrent les films pornographiques. L’écoute, la connexion, la sensualité sont également importantes. Il est fondamental d’explorer et de comprendre ses propres besoins et ceux de son partenaire.

 

ShivaChris : 

Je pourrais encore compléter, car c’est vrai que dans la sexualité, souvent mal expliquée, les adolescents la découvrent par eux-mêmes, influencés par les réseaux sociaux et le porno, qui renforcent des stéréotypes. La sexualité y est souvent représentée comme une performance. Dans le tantra, on rééduque sur ce sujet. Les femmes ont besoin de temps pour s’éveiller au désir, contrairement aux hommes qui peuvent être plus immédiats dans leurs réactions. La première chose à partager est l’importance de la détente pour les deux partenaires, qui peut être facilitée par le regard, les caresses, ou un massage. La détente aide les hommes à retarder l’éjaculation et les femmes à atteindre l’orgasme plus facilement.

Je conseille aux hommes de cultiver la lenteur et l’art de la durée dans les préliminaires. Les femmes, une fois éveillées au désir, deviennent demandeuses. L’état de détente et le temps accordé à honorer le corps de l’autre enrichissent l’expérience sexuelle. Il est important de ne pas se presser, de s’offrir un espace hors du temps, connecté avec le cœur et les sensations. Dans cette approche, l’orgasme pour une femme peut se répéter, devenant plus intense et rapide. Pour les hommes, la patience est clé.

La sexualité sacrée n’implique pas toujours la pénétration. La pleine présence, la lenteur du toucher et la connexion sont en soi orgasmiques. L’orgasme n’est pas limité aux organes génitaux, mais peut être ressenti dans tout le corps grâce à la circulation de l’énergie. La connaissance de soi est fondamentale, tant pour les hommes que pour les femmes. Dans le tantra, on travaille avec la respiration, le mouvement, le son pour amplifier le plaisir et atteindre des états extatiques, même sans érection. L’orgasme énergétique est une expérience intense, différente de l’éjaculation. L’éjaculation représente seulement une petite partie de l’expérience sexuelle, tandis que la majorité reste à explorer. Les textes tantriques parlent principalement de la connaissance de soi et de la méditation, et la sexualité n’en est qu’une petite partie. L’alchimie des énergies dans la sexualité est délicieuse et il n’y a rien de sale là-dedans.

 

Guillaume Fougeret :
Merci pour votre authenticité et pour partager autant dans cet espace. C’est très inspirant et passionnant. Je suis très heureux de vivre cela et j’espère que ceux qui nous lisent le seront aussi.

 

Dans la sixième et dernière partie de l’interview, Sabryna et Christophe te proposent quelques exercices pratiques pour t’initier consciemment à la magie du Tantra.

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