Ma cure ayurvédique en Inde

Pourquoi j’ai choisi une cure ayurvédique ?

Depuis l’enfance, je souffre de migraines chroniques, et la médecine occidentale ne m’a jamais vraiment apporté de solution durable. J’ai aussi des douleurs au bas du dos récurrentes. Depuis longtemps, l’Ayurveda m’appelle, et je savais que cette médecine millénaire incluait une approche profonde de la détox — non seulement physique, mais aussi énergétique et psychologique.

Cette cure, je la voyais comme une renaissance. Une manière de revenir à l’essentiel, de me nettoyer en profondeur. Et j’étais très heureux de pouvoir m’offrir cette expérience.

Un centre magnifique… mais un accompagnement en demi-teinte

Sur le plan matériel, rien à redire : le centre était superbe, très fleuri, très propre, et l’accueil chaleureux. Nous avons été rapidement pris en charge. Mais c’est vraiment du côté de l’accompagnement personnalisé que les choses ont commencé à se compliquer.

Le protocole de soins : standardisé et peu expliqué

Dès notre arrivée, nous avons rencontré les docteurs qui nous ont rapidement intégrés dans un protocole : des soins quotidiens (principalement des massages), une alimentation spécifique, et la prise de certaines médecines ayurvédiques.

Le problème ? On ne nous expliquait rien. Aucun retour sur les ressentis, aucune interprétation symbolique ou énergétique de ce que nous vivions. On avait l’impression d’être dans un parcours standardisé, où il fallait cocher des cases. Même les cours de yoga et de méditation étaient dispensés par des docteurs non formés à l’enseignement de ces disciplines. En tant que pratiquants réguliers, nous avons été très déçus par la qualité de ces espaces.

Un roulement de masseurs et une relation soignant-soigné absente

J’ai eu trois masseurs différents pendant la cure, sans être informé des changements. Cela empêche de créer une vraie continuité, une relation de confiance et un suivi cohérent du corps. Les soins étaient parfois écourtés, les massages passant de 60 à 40 minutes. On sentait que les thérapeutes étaient fatigués, surchargés, et parfois pressés de finir.

Heureusement, à chaque fois que nous faisions une demande, elle était entendue. Mais dans l’ensemble, il manquait une vraie intention de présence, de bienveillance et de soutien.

Les vastis (lavements ayurvédiques) : un processus profond

Les vastis, ces lavements pratiqués à base d’huile, sont une étape centrale de la cure. Ils permettent un nettoyage profond du corps. Et je dois dire que cette partie a été bien encadrée, professionnelle, et que je m’y suis senti en sécurité.

Mais ce type de nettoyage laisse le corps très perméable. Il est donc essentiel, après une cure, de faire très attention à ce qu’on consomme — nourriture, contenus visuels, livres, musiques — car tout s’imprime plus en profondeur.

Une gestion financière peu transparente

Côté budget, nous avons payé 136 € par jour pour deux personnes. Ce n’est pas négligeable, et à ce tarif, on attend une qualité d’accompagnement à la hauteur.

Mais nous avons découvert certaines dépenses seulement après coup : une prise de sang facturée 28 €, une sortie organisée dont le coût n’a pas été annoncé à l’avance… Ce n’est pas tant le prix que le manque de transparence qui nous a dérangés.

Une approche trop occidentale de l’Ayurveda ?

Les docteurs indiens sont également formés à la médecine occidentale, et cela se sent dans leur approche : très focalisée sur le corps, sur les symptômes, sans intégrer les dimensions émotionnelles, énergétiques, spirituelles… L’approche globale, holistique, qui fait la richesse de l’Ayurveda, était absente de notre expérience.

Sauf si vous demandez explicitement, vous n’obtenez aucun échange, aucun espace de compréhension du processus. Et c’est vraiment dommage.

Une fatigue physique importante

Physiquement, la cure a été très éprouvante. Je dirais même que je n’ai fait que dormir la première semaine. Les massages, les plantes, le régime : tout vient profondément travailler le corps. 2 jours après la fin de la cure, je me sens encore fatigué, j’ai toujours des cernes, mais je commence à récupérer.

Pourquoi nous sommes partis avant la fin

Initialement, nous avions prévu de rester un mois. Nous sommes partis au bout de 20 jours. Parce que nous ne nous sentions pas accompagnés. Parce que l’encadrement manquait de bienveillance, d’attention individualisée. Et parce qu’au final, nous avions l’impression d’être des clients, pas des êtres en processus de guérison.

Ce centre est-il à recommander ?

Nous étions au centre Ayurmana, dans le Kerala, à Trivandrum.

Je ne recommande pas ce centre si vous cherchez un accompagnement sensible, holistique, et bienveillant. En revanche, ils semblent obtenir de bons résultats sur certaines pathologies comme le diabète. Donc si vous avez un problème médical ciblé, cela peut valoir le coup.

Mais pour une expérience de reconnexion globale à soi, d’harmonisation corps-cœur-esprit, ce n’est pas l’endroit que je conseillerais.